MENU
NUTRITION

Le secret des étiquettes alimentaires – episode 3

Les packaging ressemblent souvent à des arbres de Noël. 

On le sait de près car dans une autre vie, on créait des pack, on choisissait des logos, on cherchait la bonne couleur et le bon mot. C’était un peu la course aux logos au bureau. 

Oui la course car nous n’étions pas les seules. Ça balance.

Les industriels ont la manie de mettre des logos à toutes les sauces. En plus d’attirer l’œil, ils rassurent. Et quand tu es rassuré.e, tu achètes…

On passe au radar les logos les plus utilisés pour que tu puisses les décrypter et surtout mieux consommer.

1. Est ce que le bio a tout bon ? 

Grosse tendance. 

Le bio est partout. Le bio est beau, le bio c’est bon, le bio c’est la vie…

Difficile de passer à côté, les linéaires regorgent de produits affichant un logo BIO mais sais-tu réellement à quoi cela correspond ? 

Il existe de plus en plus de logos “bio” : bio cohérence, demeter, ecocert… mais les principaux et les plus connus du grand public restent les logos “officiels” (1)

  • Le logo européen (la feuille) : obligatoire pour tous les produits bio
  • Le logo français (AB ) : facultatif 

Les 2 logos européens ou français,  possèdent les mêmes garanties : 

  • interdiction de pesticides et engrais de synthèse : utilisation de produit d’origine naturelle uniquement et sous certaines conditions
  • L’élevage, de type extensif, fait appel à une alimentation biologique, aux médecines douces en cas de besoin, et respecte le bien-être des animaux.
  • Tout au long de la filière, du producteur au distributeur, les pratiques sont régulièrement contrôlées par des organismes agréés, garantissant au consommateur des produits de qualité certifiée
  • Interdiction des OGM 
  • Les produits transformés doivent contenir au moins 95% d’ingrédients Bio. Autrement dit, 5% de la composition est tolérée comme non-bio.
  • Pour faire reconnaître ses produits en agriculture biologique, un opérateur doit faire appel à un organisme certificateur agréé par les pouvoirs publics et accrédité par le COFRAC (comité français d’accréditation).

En plus des logos obligatoires, il existe d’autres certifications telles que bio cohérence et demeter qui se veulent plus restrictifs. En effet, pas d’ingrédient non bio pour ces 2 labels, pas de possibilité de mixer les productions bio et non bio.

Mais au final, le principe reste le même: les logos Bio encadrent plutôt bien le mode de culture du produit, ce qui ne veut pas forcément dire que nutritionnellement parlant le bio est meilleur que le non bio ou même que le produit bio est français… 

Chez juste au corps*, on préconisera toujours un produit issu d’un circuit court plutôt qu’un produit bio venant d’on ne sait ou…

2. Que renferment les logos cocorico ?

“Made in France”, “fabriqué en France”, “marque française”… là aussi, la provenance et l’origine ont bon dos.

Il n’existe à ce jour aucune obligation pour les industriels de détailler l’origine des ingrédients qui composent son produit… D’où vient la tomate qui compose ton ketchup? On n’en sait rien… il existe une exception pour les produits contenant du lait et de la viande (#spanguero) pour lesquels l’indication de l’origine est obligatoire(3).C’est d’ailleurs une indication à prendre en compte lors de tes achats, on en parle en conclu. 

On se méfie donc du made in France ou du fabriqué en France qui, au final, ne veut rien dire. Il est tout à fait possible d’avoir un produit fabriqué en France (l’assemblage en France par exemple) mais dont les matières premières proviennent d’Asie ou d’ailleurs, sans que cela soit précisé sur le pack (of course). 

Il est vrai que depuis le 1er avril 2020, les règles d’étiquetage ont été un peu renforcées pour ceux qui se vantent d’être français….

En effet, si l’ingrédient principal (celui qui représente 50% ou plus dans le produit) provient d’un pays étranger, l’indication de son origine devient obligatoire dans la liste des ingrédients. On s’explique. Sur un gâteau revendiquant une origine française et dont le principal ingrédient provient de Chine, le fabricant devra clairement mentionner Chine sur l’étiquetage. 

Seul bémol, les industriels ont 2 ans pour se mettre en conformité…

3. Et les Labels régionaux : rouge, AOP, AOC, IGP…?

A la différence du marque française citée plus haut, ces labels ont été créés pour protéger les matières premières et les savoirs faire régionaux. Ils évitent qu’une époisse ou un jambon de Bayonne soit produit en Nouvelle Zélande. Ca c’est cool. Petit tableau pour y voir plus clair (2)

LOGOZone SignificationExemple Notion
AOP : appellation d’origine protégéeLabel européen Garantit que le produit a été transformée et élaboré dans une zone géographique déterminée Noix de grenoble RoquefortTerroir
AOC : appellation d’origine contrôlée 
Label françaisÉtape en attendant de bénéficier du label européen Piment d’EspeletteTerroir
IGP : indication géographique protégée Label européenDésigne un produit dont les caractéristiques sont liées au lieu géographique dans lequel se déroule au moins sa production, son élaboration ou sa transformationJambon de Bayonne Savoir faire 
STG : Spécialité traditionnelle garantie
Label STG
Label européenProtège une recette traditionnelle (composition et méthode de fabrication)Moules de bouchot Tradition
Label rouge Label RougeLabel français concerne l’ensemble des propriétés et des caractéristiques d’un produit. Pour obtenir ce label, il faut respecter un cahier des charges et être homologué par un arrêté interministériel.Certaines volaillesQualité supérieure 

4. Les grands gagnants des concours, les “élus” et les “médaillés”

Ahhhh les “saveurs de l’année… Élus, médaillés ont peut dire qu’ils détiennent la palme ! On est typiquement sur un bon coup marketing. Ces logos sont issus de votes de panels consommateurs. 

Le hic, c’est que l’information est assez opaque. On ne connaît pas le nombre précis de testeurs, on ne sait pas non plus s’ils ont aimé le produit après l’avoir réellement testé ou simplement vu… 

Il se dit dans l’oreillette que les marques payent pour avoir certains de ces logos (et c’est pas donné donné). Tout de suite, c’est beaucoup moins convaincant. 

5. Les logos “codés”

Dernière information qui mérite ton attention : les codes chiffrés. 

Il en existe plusieurs bien sûr. Tu te doutes bien, sinon ce serait trop simple.

Mais on focalise sur 2 en particuliers :

–       le code EAN 13 (European Article Numbering pour ses 13 chiffres) permet de décrypter la provenance du produit. La France est classée de 300 à 379. La Chine de 690 à 695. C’est dit.

–       l’estampille sanitaire. On la retrouve parfois sous le nom de « marque de salubrité ». Elle est obligatoire sur les denrées animales ou d’origine animale. 

–       les 2 premières lettre représentent le pays de production

–       la première série de chiffres indique le département de production

–   les trois numéros suivants correspondent au code de la commune, « 251 pour Lieusaint (Seine-et-Marne, France) 

– le dernier au code de l’établissement qui propose le produit, « 003 pour la société ESPERA »,

– la série peut se terminer par le sigle CE (communauté européenne) ou UE (union européenne).

Bon à savoir.

  Le #dans ta pratique pour mieux acheter

  • Tout d’abord, on maximise la part de produits bruts non transformés dans sa consommation. Et même si ça prend un peu plus de temps, ton corps le vaut bien.
  • On se fie à sa propre appréciation, odeur, aspect, couleur… et pour les autres articles industriels, on jette surtout un œil sur :
    • la liste des ingrédients.
    • les valeurs nutritionnelles.
    • la « vraie » provenance grâce à l’estampille sanitaire pour les produits d’origine animale.
    • la proximité. On choisit le savoir-faire local car nos régions ont du talent 😉
    • quant au bio, tu l’auras compris, malgré ses biais il contribue à faire le tri. On choisit le bio français. On serait tentée de dire que Demeter/Biocohérence pour leurs cahiers des charges un peu plus stricts c’est much better… mais on le redit on croit surtout au paysan/producteur du coin qui va travailler de façon raisonnée même s’il/elle n’est pas bio.

A retrouver dans le prochain épisode, le Nutri-score. Gros sujet. C’est un peu comme une série Netflix. Ça ne s’arrête jamais. 

Bisous.

Bibliographie 

  1. https://www.agencebio.org/wp-content/uploads/2018/12/synthese_reglementation2018.pdf
  2. https://www.economie.gouv.fr/particuliers/aop-aoc-igp-stg-labels-certification-alimentation
  3. https://www.economie.gouv.fr/dgccrf/Publications/Vie-pratique/Fiches-pratiques/Etiquetage-des-denrees-alimentaires

No Comments

    Leave a Reply