MOOD

Kid déconnection

Victor, éteins la télévision et va te laver les dents ! Je sens que cette phrase te parle…. 4h37, c’est la durée moyenne hebdo que passent les enfants entre 1 et 6 ans devant des écrans. Ça calme. Et on ne te parle même pas des ados qui eux passent leur vie sur les écrans entre le smartphone et les jeux vidéos. Dur dur de passer à travers…

On t’a déjà parlé des conséquences des écrans sur les adultes mais qu’en est-il chez les kids ? De nombreux articles alertent sur leur toxicité auprès des enfants. On va pas te dire le contraire, les écrans sont tout aussi néfastes pour les enfants, voire plus.

Leurs yeux filtrent moins bien la lumière bleue que les yeux des adultes, l’ANSES recommande d’ailleurs de limiter absolument les sources de lumière bleue (tablette, smartphone…) chez les enfants.

Quels sont les effets à plus ou moins long terme ?

Sans vouloir être pessimiste, elles sont loin d’être bonnes à plusieurs niveaux…

les yeux :
- A court terme, la lumière bleue peut conduire à un stress toxique pour la rétine et des lésions du cristallin. D’autres effets potentiels sont évoqués, tels que la gêne oculaire, la fatigue oculaire, la sécheresse, des maux de tête et une vision floue.
- l’utilisation prolongée des écrans pourrait conduire à une myopie et, pour certains auteurs, l’épidémie de myopie serait mondiale.
le sommeil :
- les effets néfastes de la lumière bleue diffusée par les écrans ont été constatés sur le rythme circadien (=ton cycle veille/sommeil) et plus précisément sur la qualité du sommeil. Ce n’est pas la 1ère fois qu’on t’en parle… mais comme c’est important, on recommence. 🙂
- l’usage des écrans (quel qu’il soit) juste avant de dormir entraîne un délai d’endormissement de 60 minutes en moyenne et donc un déficit de sommeil. Ce type d’effets apparaissent après 2h d’utilisation d’écran par jour et deviennent de plus en plus importants plus les heures d’utilisation augmentent (réduction de 35% du temps total de sommeil pour 2h d’écran, et de 52% de réduction pour 5h et plus)⁽⁴⁾.

En plus de ces effets néfastes plus ou moins connus, des études ont montré que les enfants trop exposés aux écrans peuvent avoir de graves conséquences sur:

le développement du cerveau et l’apprentissage⁽⁵⁾
les capacités d’attention et de concentration
le bien-être et l’équilibre : d’après une enquête réalisée par le Public Health England (ministère de la Santé britannique), sur 42000 jeunes âgés de 8 à 15 ans, les enfants qui passent trop de temps devant les écrans (télévision, ordinateur, console ou téléphone portable) seraient moins heureux, plus anxieux et plus déprimés que les autres. Voilà voilà.
le comportement : les enfants qui passent trop de temps devant les écrans, seraient plus agressifs et plus impulsifs
la santé : moins d’activité physique, notamment en plein air, plus de grignotages et risques d’hypertension accru⁽⁶⁾, entre autres…

Comment bien doser l’exposition aux écrans d’un enfant ?

On ne va pas se mentir, de nos jours il est difficile de bannir les écrans donc autant essayer de vivre avec et de les utiliser correctement.

Pour les enfants, la règle des 3-6-9-12 a été créée. Elle ne repose pas sur un nombre d’heure mais plutôt des règles à appliquer :

Avant 3 ans : pas de TV ni d’écrans non interactifs ! Sous peine de renforcer la passivité des jeunes enfants et de les éloigner de ceux dont ils ont fondamentalement besoin à cet âge : interagir avec leur environnement en utilisant leurs sens (toucher, voir, entendre, bouger, …). Les tablettes tactiles, interactives par nature, peuvent être introduites mais ne doivent en aucun cas se substituer aux jeux traditionnels ni être manipulées sans la présence d’un adulte.
A partir de 3 ans : possibilité d’introduire la télévision mais avec modération. Les programmes doivent être choisis avec les enfants (en respectant les âges recommandés sur les programmes) avec une durée fixée au préalable. Évidemment, pas de TV dans la chambre de l’enfant…
Entre 3 et 6 ans : on limite le temps en fixant des règles et on s’abstient d’offrir la console de jeu à noël. On s’abstient aussi de placer un ordinateur ou un poste de télévision dans la chambre du monstre. Il est important de fixer des règles claires sur le moment et la durée durant lesquels ils peuvent être utilisés. Privilégie le jeu à plusieurs plutôt que de laisser ton enfant seul face à son écran, pour limiter une attitude compulsive. Les écrans peuvent devenir un refuge, une fuite du monde réel. Si si.
Entre 6 et 9 ans : on fixe un temps d’écran autorisé en lui laissant la liberté de le répartir comme il le souhaite. Veille à ce qu’il continue à consacrer du temps à des activités hors écrans. Commence à lui parler de la notion de droit à l’image et de droit à l’intimité.
A partir de 9 ans : on l’initie à Internet. Accompagne-le dans cette découverte et explique-lui ses dangers en insistant notamment sur le fait que tout ce qui est mis sur le web peut tomber dans le domaine public, ne peut pas être effacé et n’est pas nécessairement vrai. Continue à fixer une durée autorisée en laissant l’enfant la répartir comme il souhaite entre les différents écrans. Informe-le de l’âge à partir duquel il pourra disposer de son propre téléphone portable.
Après 12 ans : il est possible de laisser ton enfant naviguer seul sur le web à condition qu’il ait bien intégré les risques liés à cette pratique et que tu définisses un cadre :
- fixe avec lui les moments de connexion autorisés (en évitant les connexions nocturnes et illimitées depuis sa chambre),
- informe-le sur les dangers de la pornographie et du harcèlement,
- discute avec lui de ce que la loi autorise en terme de téléchargement,
- apprend-lui à respecter la signalétique PEGI (Pan European Game Information) qui attribue à chaque jeu un âge spécifique.

Il ne faut pas non plus oublier, que c’est aux parents de savoir poser des limites et de montrer l’exemple. Si tu souhaites apprendre à ton enfant à réduire son temps sur les écrans, commence par le réduire toi-même. C’est dit.

#Dans ta pratique

On te passe la liste de ce que ton enfant peut faire à la place des écrans parce que ce serait bien trop long (#jesuisneeavantquelesecransexistent). Mais quand même. On n’a pas pu s’empêcher de rappeler quelques idées d’activités beaucoup plus sympas que les jeux sur écrans 😉

Bien souvent le recours aux écrans ne sert qu’à tromper l”ennui…

Foot, tennis.. rien ne remplace les activités en plein air. Aujourd’hui on a l’embarras du choix et si c’est compliqué, on l’amène trottiner, faire du vélo dans un jardin, un parc. C’est la stratégie de la dépense maximale ! Coup double, il sera bien fatigué, le délai d’endormissement sera raccourci et pour ton plus grand plaisir, tu auras ta soirée juste pour toi 😉 On plaisante, mais pas beaucoup.
Les livres : y’en a pour tous les goûts et pour tous les âges, on recherche celui qui pourrait l’intéresser. On l’emmène dans une librairie pour le faire découvrir les univers dans lesquels il pourrait se plaire !
Les activités créatives : coloriage, construction, pâte à modeler… On développe son imagination et ça lui fait du bien.

Bibliographie :